Norma Jean Monroe est avant tout l’histoire d’une rencontre. La rencontre que toute personne au monde, homme ou femme confondus, aurait voulu, aurait rêvé de faire… Rencontrer « Marilyn Monroe ». Même à l’époque, elle était un mythe. Un fantasme pour les hommes, une icône pour les femmes.
Ce qui était excitant, dès le début de l’écriture, c’était le paradoxe: on approche le mythe avec la perspective du personnage de Greenson, une des rares personnes au monde qui ne peut pas être groupie, ou en tout cas qui ne peut pas le montrer à Marilyn Monroe : un psy.
Greenson était un psy très connu à l’époque. Il y avait, au moment où se déroule mon histoire, un film en préparation sur ses travaux post traumatiques d’après-guerre, « Captain Newman », et Gregory Peck allait interpréter son rôle au cinéma. Il était le « psy des stars d’Hollywood », recevait dans son cabinet Vivien Leigh, Franck Sinatra, Tony Curtis… MAIS restait adepte du principe selon lequel un psy n’a pas de relation, amicale ou autre, avec son patient.
Evidemment, avec Marilyn Monroe, il va bafouer complètement ce principe.
La pièce a deux intrigues parallèles : la première, nous raconte donc comment Greenson, contre tous ses principes, va devenir ami avec Marilyn Monroe, un peu son père, un peu son agent… Et la seconde intrigue, c’est la recherche de ce grand secret qui bloque Marilyn, l’empêche d’avancer dans la vie, et l’oblige à enchainer les psychanalyses…
Mais si elle a deux intrigues, cette pièce a surtout une seule ambition, un unique désir : faire vivre Marilyn Monroe, embarquer le public dans les secrets de la star, rire avec elle, pleurer pour elle, en tomber amoureux… Raconter – peut-être pas « l’histoire de Marilyn Monroe » – mais en tout cas UNE histoire de Marilyn Monroe... L’ambition de cette pièce, c’est que le spectateur, en entrant dans cette salle, revienne en 1960, et rencontre, pour de « vrai », Marilyn Monroe.
Anthony MICHINEAU